revue de presse

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Le 9 juin 2021 à 12h20

C’est une première mondiale qui pourrait en inspirer d’autres. Le Congrès du Salvador a approuvé mercredi une loi convertissant le bitcoin en monnaie légale. Une initiative défendue par le président Nayib Bukele, qui s’inscrit politiquement dans une lignée néo-libérale autoritaire, afin de dynamiser la croissance du pays d’Amérique centrale.

L’objectif est de générer des emplois et de « permettre une inclusion financière à des milliers de personnes qui sont en dehors de l’économie légale », a-t-il expliqué, précisant que « 70 % de la population n’a pas de compte en banque et travaille dans l’économie informelle ». Dans ce pays d’Amérique centrale, où le dollar américain sert de monnaie officielle, et donc où s’appliquent les décisions de la banque centrale des Etats-Unis, les envois de fonds des Salvadoriens depuis l’étranger sont un soutien important et représentent 22 % du produit intérieur brut (PIB).

L’État salvadorien s’apprête également à créer un trust de 150 milliards de dollars pour apporter de la liquidité aux citoyens et aux commerçants qui ne seraient pas en mesure d’échanger leurs bitcoins et n’exclut pas d’en placer dans la réserve de la banque centrale. « La présente loi a pour objet la régularisation du bitcoin comme monnaie à cours légal, sans restriction avec pouvoir libératoire, illimité dans toute transaction », stipule le premier article de cette loi, qui doit être soumise pour ratification au chef de l’Etat.

Le bitcoin est un actif décentralisé et sans connexion directe avec l’économie réelle, qui repose sur les technologies de blockchain. Cette cryptomonnaie reste très volatile mais l’intérêt croissant d’institutions et d’entreprises considérées comme stables contribue à la faire peu à peu entrer dans les mœurs, au-delà des initiés.

Une « internationale » du bitcoin

Il était déjà possible, au Salvador, de payer avec la plus célèbre des cryptomonnaies dans des hôtels ou des boutiques du littoral salvadorien. Un distributeur pour changer ses bitcoins en dollars a même été installé, rapporte Le Courrier International.

L’initiative de Nayib Bukele en faveur du bitcoin a également trouvé un écho dans d’autres pays d’Amérique Latine, déclenchant les prémices de ce qui ressemble à une internationale du bitcoin : trois élus respectivement au Paraguay, en Argentine et au Panama, ainsi qu’un homme politique au Brésil, ont dans le sillage affiché leur soutien aux cryptomonnaies sur Twitter, une information repérée par le site BTC Times. Certains ont utilisé pour cela le signe rassembleur de la communauté des crypto-actifs, rapporte Les Echos, en ajoutant des « yeux lasers » rouges sur leur photo de profil. Il s’agissait à l’origine de montrer son espoir que le bitcoin atteigne 100.000 dollars.

The #BitcoinLaw has been approved by a supermajority in the Salvadoran Congress.

62 out of 84 votes!

History! #Btc🇸🇻

— Nayib Bukele 🇸🇻 (@nayibbukele) June 9, 2021

En 2018, le président Venezuelien Nicolàs Maduro, pourtant opposé à Nayib Bukele sur les plans politiques et économiques, avait lui imposé « l’ancrage » de sa monnaie nationale, le bolivar, au petro, la toute récente cryptomonnaie locale indexée sur les cours du pétrole, afin de contourner le manque de liquidités et les sanctions financières que lui imposaient les États-Unis. Pour le petro en revanche, à rebours des vraies cryptomonnaies selon les experts, la monnaie est contrôlée par le gouvernement.